Riri Williams, une jeune inventrice de génie déterminée à laisser son empreinte sur le monde, revient dans sa ville natale de Chicago. Son approche unique de la construction d’armures en fer est brillante, mais en poursuivant ses ambitions, elle se retrouve liée au mystérieux mais non moins charmant Parker Robbins, alias The Hood.
Ironheart – Faux-départ
C’est assez triste, mais il est évident qu’une fois tournée, personne ne misait sur cette série. Promo inexistante, diffusion expédiée en deux fournées de trois épisodes (sans la logique d’arcs de Andor), bande-annonce des 4 Fantastiques balancée le jour de la diffusion…cela ressemble à une liquidation de fond de tiroir.
Rappelons que l’annonce de la série date de 2020, que le personnage est apparu dans Black Panther : Wakanda Forever en 2022 et que le tournage de la série a eu lieu la même année ; en 2025, qui se rappelle encore de Riri Williams ? Quant à la première bande-annonce grand public (celle de la D23 2024 n’a pas été diffusée officiellement), elle date de…mi-mai 2025 ! Bref, avant même de décoller, le show robotique avait déjà pas mal de plomb dans l’aile.
Riri fait du rififi avec ses loulous
Dominique Thorne reprend son rôle de Riri Williams, génie rebelle à laquelle il est franchement difficile de s’attacher, la faute à une écriture inégale qui lui fait faire des créations sans aucun questionnement éthique et ne lui donne pas beaucoup de raisons de s’acharner à faire ses trucs mal famés. Refusant à plusieurs reprises ce qui est illégal tout en multipliant les combines pas vraiment légales, volant du matériel du MIT (ce qui ne lui sera jamais reproché par qui que ce soit), rejoignant un groupe aux motivations obscures pour….trouver l’argent dont elle n’a pas « besoin » pour poursuivre un projet d’armure « parce qu’elle le peut »? Ca ne marche juste pas. « Tout rêve a un prix » disent l’affiche et plusieurs personnages, mais quel est ce rêve ? Vaut-il vraiment l’enjeu ?
C’est vraiment dommage, parce que cette faiblesse nous fait douter de l’intention autour de Riri elle-même : a-t-elle été prévue comme une héroïne, une anti-héroïne, une vilaine ? Est-elle insupportable d’arrogance ou juste pleine de failles ?
Gentille méchante ou méchante gentille ou pas du tout?
Ironheart, c’est une écriture décidément inégale, alternant très bons moments, notamment en épisodes 3 et 4 autour de la relation entre Riri et « Joe » (Alden Ehrenreich, vu dans Solo, A Star Wars Story), mais aussi des rebondissements faciles ou des gros clichés qui tachent. Le final très ouvert apporte son lot de promesses alléchantes qui (je parie mes cheveux là-dessus) n’auront jamais de résolution.
La série est traversée par la métaphore du deuil via l’IA de Natalie (Lyric Ross), la défunte demi-sœur de Riri. C’est un sujet passionnant avec parfois de bons passages et de bons dialogues, mais en plein débat sur le rôle des IA, on aurait aimé voir la série trancher plus sèchement contre l’idée de ramener les morts à la vie sous une forme numérique (vous savez, comme Peter Cushing dans Rogue One ou James Earl Jones qui a littéralement vendu sa voix pour jouer Dark Vador même après sa disparition…). Toujours le doute autour de cette maladresse d’écriture…
The Crew
Le reste du casting, c’est un peu le chaud et le froid. Riri fait équipe avec un groupe de braqueurs aussi talentueux que totalement amateurs (sérieux, mettez des masques…), qui peinent à convaincre tout en évitant d’être horripilants, heureusement. Et quel gâchis de Eric André ! Par chance, un certain personnage très attendu arrive dans le MCU, incarné par Sacha Baron Cohen qui fait correctement le travail.
Le méchant, The Hood (Anthony Ramos) fait un peu ridicule avec sa cape, jusqu’à ce que, après six épisodes, ses pouvoirs finissent par se déchaîner ; malheureusement la série, de peur d’avoir trop la classe, bâcle honteusement le combat final. Un désastre.
D’ailleurs, à propos des effets spéciaux, le show est franchement propre. Les décors urbains fonctionnent, et l’armure tient visuellement la route, ce qui est déjà pas mal.
Conclusion
Aussitôt commencée, aussitôt finie, Ironheart est finalement très inégal, mais occupera plaisamment deux après-midi de canicule. Les six épisodes sont assez courts et justifient assez leur découpage en série par l’enchaînement de casses. Mais on en retiendra aussi une écriture trop faillible et le sentiment que le plat principal n’arrivera jamais après l’apéritif.