Loki – Saison 2, notre avis

La suite directe de la saison 1 de Loki, où le Dieu de la Malice navigue dans un multivers en constante expansion et de plus en plus dangereux à la recherche de la vérité sur ce que signifie posséder un libre arbitre et un but glorieux.

C’est probablement une des critiques les plus faciles à écrire de l’année, elle tient en une question:

Avez-vous aimé la saison 1 de Loki?

Si oui, alors sautez les yeux fermés.

Voilà.

Tu Veux Argumenter?

Bien sûr.

La série Loki est un des projets les plus réussis et cohérents des séries du MCU (avec Wandavision). Son univers rétro, son intrigue empruntent beaucoup à d’autres oeuvres (on compare souvent son esthétique à celle de Wes Anderson) mais elle les mélange avec succès pour obtenir sa propre saveur. Après le désastreux Secret Invasion, cela fait du bien de retrouver goût à une série Marvel.

Chronologiquement, il vaut mieux la regarder juste après la saison 1, même si elle emprunte à Quantumania sorti cette année. Donc même pas besoin d’être totalement à jour sur le MCU, la série se suffit à elle-même!

Temps Versatile et Aléatoire

La saison 1 nous servait de transition entre le MCU pré-Endgame et le nouvel arc du Multivers. Ici, nous y sommes immédiatement et totalement plongés, et il va falloir s’accrocher, parce que Loki a un petit problème d’ancrage et passe son temps à sauter d’une époque à l’autre. Les personnages parlent beaucoup technique, ça blablate à mi-chemin entre Stargate SG-1 et Rick & Morty, mais pas de panique. Ça a l’air compliqué à suivre, et il est probable qu’on puisse trouver 25 raisons comme quoi ce-n’est-pas-possible, mais en pratique ça marche, avant tout parce que notre dieu cornu est lui-même complètement largué sur les questions scientifiques et qu’on doit tout lui expliquer. L’autre raison est que la série veut vraiment nous raconter, développer quelque chose, et donc rien n’est gratuit.

Sans spoiler, la question du Multivers, toujours problématique pour le grand public depuis trois ans, devient presque méta. C’est quoi le Multivers? Un problème? Une opportunité? Est-ce que tout doit pouvoir exister, faut-il mettre des limites pour que ça ai du sens?

Même le rythme a été réfléchi. Les premiers épisodes sont un peu lents, le personnage principal devient secondaire, mais cela prend son sens plus tard. Avec le recul, c’est très malin.

Tom, son Variant et les Autres

Le casting reste le même qu’en saison 1 avec quelques ajouts, et tout ce petit monde est toujours aussi bon. Tom Hiddleston (Loki) est mis un peu en retrait afin de lui permettre de briller sur la fin (et nous offre un festival de réactions drôles aux explications temporelles), Sophia Di Martino (le Variant Sylvie) voit aussi son rôle réduit mais sa présence sert à nous rappeler en permanence l’enjeu du Multivers. Tous les membres de la TVA sont aussi réussis, assistés de Ke Huy Quan (Everything Everywhere All At Once) en ingénieur fantasque.

Jonathan Majors a la lourde tâche de jouer trois rôles, Celui-Qui-Demeure, Kang et Victor Timely et est bon dans chacun, réussissant à leur donner de l’épaisseur sans (trop) cabotiner. L’avenir reste cependant trouble sur la possibilité du retour de l’acteur dans les prochains films Marvel.

Techniquement et Visuellement Admirable

La série a subi des coupes budgétaires, et ça se devine. Les décors se répètent beaucoup, mais la réussite a été d’utiliser cette faiblesse pour en faire une force, en donnant à chaque lieu une importance pour les voyages temporels; les économies réalisées ont donc pu être transvasées sur les scènes qui le nécessitaient vraiment (foules, reconstitutions, gros effets spéciaux). En conséquence, pratiquement tous les plans tiennent techniquement la route, et la fin de la série est destinée à devenir un moment marquant du MCU.

Évidemment, je ne peux que saluer le travail musical de Natalie Holt, qui compose à nouveau une bande-son impeccable.

Que dire au final?

Tom Hiddleston a dit en interview, au moment de la diffusion de l’ultime épisode, que cela bouclait son parcours sur le personnage et le parcours du personnage lui-même. C’est totalement vrai, et même si on aime cet univers de la TVA, une saison 3 ne se justifie pas. Laissons se bonifier cette série, elle a mérité toutes ses bonnes critiques.