Nomadland est un film rĂ©alisĂ© par ChloĂ© Zhao avec Frances McDormand, David Strahairn et Gay DeForest en tĂŞtes d’affiche. Il est basĂ© d’après le livre Nomadland : Surving America in the Twenty-First Century de Jessica Bruder, paru en 2017. Il dure 1 h 48 min et sa sortie dans les salles de cinĂ©ma est prĂ©vue pour le 9 juin 2021.Â
Le jeudi 3 juin, grâce Ă Disney France, nous avons eu la chance d’assister Ă la projection en avant-première de ce film 3 fois oscarisĂ© : meilleur film, meilleure rĂ©alisation et meilleure actrice. Nous en sommes sortis Ă la fois Ă©mus et Ă©blouis. L’atterrissage n’a pas Ă©tĂ© immĂ©diat et nous n’avions pas encore retrouvĂ© tous nos esprits Ă la lumière du jour.Â
Le film débute à la suite de l’effondrement économique d’une cité ouvrière du Nevada. Devenue sans domicile fixe, Fern prend la route à bord de son van qu’elle a aménagé pour y vivre. Elle fait des rencontres extraordinaires lors de son périple dans les vastes étendues de l’Ouest américain.
Tout au long du film, nous accompagnons Fern dans son voyage. Personnage indépendant et solitaire, elle fera néanmoins de très nombreuses rencontres bouleversantes, notamment au sein d’une communauté de nomades où l’entraide et le partage sont omniprésents.
Le film dépeint avec nuance cette vie difficile et dangereuse sans jamais faire de misérabilisme. En effet, si nous comprenons que certains personnages ont été contraints de choisir ce mode de vie, la dignité reste le maître-mot. C’est également l’occasion de donner aux nomades une réelle noblesse. Eux qui sont si souvent incompris ou rejetés du reste de la société.
Par ailleurs, ce film ne se caractĂ©rise pas par une chape de tristesse qui plomberait la salle de cinĂ©ma. Bien au contraire, de nombreux passages font Ă©tat de moments de grâce oĂą la joie de vivre est la bienvenue.Â
Fern est hantée par un passé douloureux. Un passé qui se dévoile progressivement, par bribes, à la manière d’un patchwork de souvenirs. C’est au spectateur de tisser sa propre tapisserie du personnage.
Taciturne mais sociable, le voyage amène Fern à rencontrer des personnalités admirables de tout horizon. Mues par des motifs différents, c’est à la croisée des destins qu’elles se retrouvent le temps d’un moment éphémère et empreint de poésie.
Bien plus qu’un road trip, ce film narre le récit d’un voyage introspectif au cœur de la psyché humaine.
Les vastes Ă©tendues dĂ©sertiques de l’Ouest amĂ©ricain participent d’une esthĂ©tique minimaliste chère Ă ChloĂ© Zhao. En effet, les splendides paysages filmĂ©s en plan large tĂ©moignent de la solitude du personnage. Mais ils symbolisent aussi et surtout cette vie simple et parfois rudimentaire Ă laquelle il tient.Â
La musique au piano que l’on doit à Ludovico Einaudi n’intervient qu’en de très rares moments. Elle fait état elle aussi d’une belle humilité.
Les sons intra diĂ©gĂ©tiques du quotidien constituent la vĂ©ritable bande originale du film. Le bruit de la vaisselle, celui des roues sur la route, le clapotis de l’eau, le chant des oiseaux constituent la musique de la vie.Â
Pour conclure, dans notre époque qui peut nous apparaître parfois déshumanisée, c’est un film envoûtant qui fait le plein d’amour et de poésie. En allant au-delà des contraintes quotidiennes, parfois rudes, auxquelles les personnages se confrontent, il offre un point de vue rassurant sur l’humanité. Il partage même à la toute fin, un secret métaphysique que nous vous laissons le soin de découvrir par vous-même.
Pss ! Pour voir la bande annonce, c’est ici !
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