Indiana Jones et le cadran de la Destinée, notre avis.

Retrouvez notrz avis sur le cinquième volet de la saga Indiana Jones. Nos premières impressions:

James Mangold met beaucoup d’efforts à raconter une histoire palpitante sur un héros vieillissant. Si voir Indy parcourir le monde en distribuant des bourre-pifs est toujours un plaisir grâce à Harrison Ford, le tout se perd sur la longueur à force d’aborder des bouts de thématiques. Les fans ne seront pas forcément convaincu(e)s. Dommage après un 4 qui bouclait bien l’histoire.

Indiana Jones – le synopsis

Indiana Jones fait équipe avec la fille d’un camarade de guerre pour retrouver le cadran d’Archimède, un artefact aux propriétés qui pourraient bouleverser l’histoire du monde s’il tombait entre de mauvaises mains.

Une leçon retenue ?

Connaissez-vous la théorie selon laquelle dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue, Indiana Jones n’a absolument aucun impact sur l’histoire? James Mangold, le réalisateur d’Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, la connaît sûrement. En fait, il connaît très bien son Indy, avec son caractère, les gimmicks narratifs et les archétypes de personnages. Le fan de l’archéologue au Fedora se retrouvera comme dans des pantoufles et sortira de la séance très heureux: Indy balance des bourre-pifs, il y a des méchants, un compagnon à la moralité douteuse, un jeune débrouillard, Salah, et même un caméo historique, tout ça à la poursuite d’un objet mi-historique mi-légendaire. Tout y est et même un peu plus.

Le studio a bien compris la leçon infligée par le public du précédent opus. Vous n’avez pas aimé les antagonistes communistes? Revoilà les nazis. Les aliens étaient trop hors sujet? Voici un artefact plus traditionnel avec une grosse touche de 2023. Les histoires de famille des Jones vous ont irrité? Elles sont en grande partie balayées sous le tapis ou reformulées au risque de frôler la redite de la transmission de flambeau. Et cela se voit, tant ce Cadran de la Destinée apparaît comme “une dernière aventure”, mais bien bancale après un 4 qui osait boucler la boucle.

Indiana Jones – l’impact du nouveau réalisateur

Le changement de réalisateur se ressent. James Mangold a le bon goût de ne pas imiter bêtement Spielberg dans sa réalisation, adopte un style plus nerveux, avec une caméra qui se pose rarement. L’action prime, la course-poursuite est au centre, point. Hormis quelques plans intéressants, il y a peu d’audace de mise en scène (revoyez la scène de la bagarre entre loubards et footballeurs dans le 4, il y a davantage de construction que dans le dernier opus!).

Pis, l’aspect “enquête et énigme” est mis largement en arrière. Le film est étonnamment peu bavard en explications historiques ou en jeu d’enquête, ce qui est dommage pour un film de chasse au trésor; de manière générale les dialogues sont peu inspirés, même si quelques punchlines et moments d’émotion viennent redresser l’ensemble.

C’est que contrairement à ses prédécesseurs, ce Indy 5 tente d’être plus qu’un film d’aventure et aborde des thématiques comme la vieillesse, la transmission, le regret, l’amour, la politique…il nous crie “j’ai le droit d’exister!”. Mais quand la poussière retombe après 2h30 de spectacle, on remarque les contradictions, les ruptures de ton trop brutales, les arcs non finis, les manques de développement. On remarque la sous-exploitation de certains personnages bien mis en avant dans la promotion voire la gratuité totale de leur apparition. En bref, on voit les cases à cocher.

Le casting

Heureusement le casting se donne pour être attachant, avec en tête un Harrison Ford touchant, une Phoebe Waller-Bridge volubile et un Mads Mikkelsen évidemment glaçant en physicien nazi.

Le de-aging (rajeunissement numérique), qui a fait craindre le pire depuis l’annonce de son utilisation pendant la production du film, est efficace, bluffant sans être totalement convaincant; il faut dire qu’il est tellement mis en avant qu’on repère assez vite les défauts. Au moins il n’intervient pas très longtemps, pour laisser place à un Indy bien de son âge. Chose très appréciable, Harrison Ford a insisté pour que les cascades soient crédibles pour un personnage de son âge, et cela aide beaucoup à rester dans le film.

Les effets numériques, qui commençaient déjà à être envahissants dans le 4, sont ici moins nombreux mais certaines incrustations sont vraiment visibles, surtout pendant une certaine poursuite (un problème malheureusement très récurrent à l’heure actuelle).

Conclusion

On comprend alors que le problème majeur de ce Cadran de la Destinée est qu’il est trop éparpillé, trop sage (hors le dernier quart, qui enthousiasmera ou révoltera), et même un peu vain. Il a le mérite de réhabiliter par défaut Le Royaume du Crâne de Cristal.

Au final, quoique divertissant, bien rythmé malgré sa longueur (on ne voit pas le temps passer), respectueux du matériau voire novateur dans le ton, et qu’on sort assez satisfait de l’aventure, le film ne sait pas trop sur quel pied danser, quelle thématique poursuivre, et à l’image de son héros fatigué, la franchise semble courir un peu partout sans savoir pourquoi.