Peter Pan et Wendy : notre avis

Peter Pan et Wendy, sorti le 28 avril 2023 sur Disney +, s’inscrit dans cette longue lignée des remakes « live action » qui tentent de revisiter les classiques Disney. C’este l’heure de la critique de cette dernière création.

Depuis de nombreuses années maintenant, Disney tente de d’offrir une seconde jeunesse à ses plus grands classiques d’animation grâce au remake « live action. » Mais il est là tout un défi d’une grande complexité pour les studios. Il faut en effet trouver le juste milieu entre rester fidèle au film d’animation initial et innover pour ne pas avoir l’impression de regarder une simple redite en prises de vues réelles. Pari réussi pour Peter Pan et Wendy ?

Un univers lugubre bien loin du Pays Imaginaire :

Tout d’abord, on dirait que les studios Disney semblent associer le monde réel au manque de couleur, au manque de lumière et s’évertuent à rendre sombre et morose les plus simples moments de joie. C’est devenu presque récurrents dans ces live actions.

Dès les premières scènes du film, l’annonce est faite : ne vous attendez pas à être émerveillé. L’ambiance chez les Darling est pesante, les tons sont lugubres, l’orage bat son plein à l’extérieur. Bien éloigné de l’ambiance joviale et colorée du dessin animé.

N’espérez pas voir Peter, Wendy, Jean et Michel s’envoler et chanter tous ensembles de rêver sa vie en couleur. Eh oui, cette scène remplie de magie ne fait pas partie du long métrage, la chanson qui va avec non plus. Regarder plutôt la fratrie sauter de la fenêtre sans plus de cérémonie. N’espérez pas non plus les voir survoler Londres des étoiles pleins les yeux. Les prises de vue sont si ternes que c’est bien plus beau dans l’attraction de Disneyland Paris.

L’apothéose de la tristesse, c’est le pays imaginaire. Où sont passés les différents univers et cette impression que les sept continents sont réunis en un seul endroit ? Où sont passées les cascades, les sirènes, les animaux exotiques, les couleurs ? Le Pays Imaginaire est loin d’incarner le havre de joie et de folie qu’il représente, il ne mérite même plus son nom. Pas étonnant que dès son arrivée Wendy ait envie de repartir.

Des caractères différents, pour le meilleur ou pour le pire ?

Les personnages sont réétudiés et travaillés plus en profondeur que dans le dessin animé.

On commence avec Clochette, qui n’est plus l’admiratrice de Peter jalouse de Wendy, loin de là. On découvre une Clochette docile. Elle offre sa poussière de fée de bon cœur et devient amie avec Wendy en un clin d’œil. Mon avis perso c’est que cela enlève de son piquant au personnage qui devient presque trop malléable et exécute sur le champ la moindre demande (ou ordre ?) de Peter. Une fée sans caractère qu’on a envie de secouer pour tenter de la faire réagir.

Bien tout le contraire de Wendy, téméraire qui ne laisse pas marcher sur les pieds. Fini la fillette admiratrice de Peter. Cette Wendy-là est rebelle et ne met pas longtemps à comprendre que Peter ne correspond pas totalement à l’image qu’elle s’en faisait. Elle n’hésite pas à lui crier dessus et à lui dire ses quatre vérités.

Enfin, c’est Crochet qui est le plus surprenant. Ce n’est plus simplement le méchant du film. On y découvre un être profond, blessé, bien plus recherché que dans le scénario original. Ça a été un plaisir pour moi de redécouvrir le Capitaine Crochet.

Tout n’est pas aussi sombre que le Pays Imaginaire :

Il faut reconnaitre quelques points positifs à ce long métrage.

Tout d’abord, la relation entre Peter et Crochet, qui est tout sauf la simple confrontation entre méchant et gentil. La relation est recherchée et la raison de leur bataille expliquée. On constate que leur petite guerre n’est pas seulement l’affrontement du méchant et du gentil. Leur ressentiment est plus profond que ce que laisse paraitre le dessin animé. Cela rend Crochet presque attendrissant et Peter presque agaçant. Mais les deux se repentissent et on pourrait presque croire à une réconciliation et un happy ending.

Le film porte bien son nom. En effet, il s’agit de Peter Pan ET Wendy. Peter n’est plus le seul personnage principal et Wendy occupe une place prépondérante dans le film. Alors que dans l’original, elle se fait sauver par Peter, dans celui-ci, elle prend en main son destin et se bat au côté de Peter contre les Pirates. Ce n’est plus seulement une fillette, c’est une guerrière.

Enfin, un bon point pour l’inclusivité, notamment dans le groupe des Garçons Perdus. En effet, ce ne sont plus seulement des garçons mais également des filles. Les enfants sont de toutes les origines et il y a même un petit garçon atteint de trisomie. Eh oui, tout le monde peut refuser de grandir. À l’appréciation de chacun, de considérer cela comme une dénaturation de l’œuvre de J.M Barrie, cependant j’ai toujours rêvé de faire partie des garçons perdus, donc je suis ravie d’y voir des filles.