Ahsoka, notre avis sur la série

Synopsis – Ahsoka Tano et Sabine Wren cherchent à empêcher le retour d’un grand chef de l’Empire ainsi qu’à retrouver le Jedi Ezra Bridger.

Une Brève Histoire Du Tano

Le personnage d’Ahsoka Tano a été créé par George Lucas en 2008 dans le but d’expliquer l’évolution d’Anakin Skywalker entre les les Episodes II et III. Sous la direction de Dave Filoni, son successeur spirituel, son histoire dépasse rapidement la série Clone Wars durant laquelle elle devait logiquement disparaître, et on la retrouve dans Rebels, un roman, divers comics et pastilles animées, avant de faire une entrée remarquée dans le live-action dans The Mandalorian saison 2. A présent, elle obtient sa propre série avant de probablement figurer dans le film qui fermera le “Mandoverse”.

Ce petit historique nous rappelle aussi qu’au début le personnage a été très très mal accepté par la communauté des fans pour de bonnes -ou de mauvaises- raisons, mais qu’après des années de matraquage par Dave Filoni, Ahsoka est devenu un des personnages les plus puissants et bizarrement importants de Star Wars sans jamais avoir eu un quelconque impact dans toute la saga.

Une série pour qui?

La série Ahsoka était évidemment très attendue par les fans en tant que suite à l’histoire du Mandoverse, mais surtout comme suite à Rebels. De fait, Ahsoka fourmille de références et de caméos qui raviront les amateurs.

Malheureusement, Filoni ne s’est pas embarrassé à faciliter l’entrée aux nouveaux venus; faire ses devoirs sera obligatoire, et malgré cela une curieuse sensation de lacunes se fera sentir, des éléments seront déroutants. Le néophyte sera largué, le fan sera désarçonné.

Par exemple, Sabine la Mandalorienne obtient un développement très (trop?) inattendu et une dynamique nouvelle avec Ahsoka; la série souligne tout du long leur relation, mais toujours dans le vague, et en définitive cette relation paraît très artificielle, le développement bâclé.

Les séquences d’action sont très propres avec de très beaux effets spéciaux (toujours bon à souligner dans les productions Disney récentes), il y a quelques séquences réellement magnifiques soutenues par des morceaux de musique inspirés. On se laisse facilement emporter par ces moments qui deviendront probablement cultes, à condition de ne pas réfléchir à la cohérence de ce qu’il se passe effectivement à l’écran.

Rebelles un jour…

Pour revenir aux personnages, avec Rosario Dawson qui reprend son rôle d’Ahsoka, nous trouvons Natasha Liu Bordizzo qui a été bien castée pour jouer Sabine, le regretté Ray Stevenson qui campe un Jedi déchu monolithique et taiseux, Mary Elizabeth Winstead en cosplay de Hera Syndulla. Un personnage a attiré l’attention du public par son charisme, Shin, interprétée par Ivanna Sakhno; véritable remake de Dark Maul, elle ne cligne jamais des yeux et lui reprend des séquences entières de l’Episode I.

Baylan Skoll & Shin Hati, méchants mystérieusement mystérieux

Rythm’n Blue

Qu’en est-il de l’intrigue en général? Ahsoka et le groupe des méchants sont à la recherche d’une carte stellaire permettant de retrouver le chemin vers le Grand Amiral Thrawn. Ce point de départ très convenu les emmène dans des lieux très inattendus pour l’univers Star Wars, mais malheureusement visuellement très fades.

Encore une fois, nous nous retrouvons face à un film de 2h étiré en 5h sur 8 épisodes. Cela se ressent sur le rythme et le remplissage, avec des épisodes littéralement typés “action” ou “introspection” qui ne font pratiquement pas avancer le scénario. La différence majeure est que si d’habitude on dira facilement “il faut regarder toute la série d’un coup pour apprécier”. Ici c’est justement la diffusion hebdomadaire qui parvient à masquer les incohérences de l’histoire, les décisions et les caractères totalement contradictoires des personnages.

Le Grand amiral thrawn, en chair et en bleu

Teaser/20?

A partir de la seconde partie de la saison, l’impression d’assister à une longue introduction au film Mandoverse devient forte, et l’on comprend d’un coup les choix de développement étonnants, les ruptures de rythme brutales, les épisodes-scènes d’action: il faut remplir du temps.

Au final, au détour d’un énième duel-hommage aux films de samouraïs, on se rend compte que Filoni a un sens du cool enthousiasmant, mais toujours au détriment de la cohérence du scénario et de l’univers. Il lui est très difficile de raconter une histoire ou porter clairement un message, et si cela pouvait faire illusion pour un épisode de 20 minutes d’une série animée pour enfants, 10 ans ont passé, et Andor a bouleversé ce qu’on pouvait attendre d’une œuvre Star Wars.

Ahsoka a grandi…et nous aussi.