Entretien avec Eddie Sotto, Show Director: Main Street USA

Si vous aimez Main Street USA Ă  Disneyland Paris, vous pouvez remercier Eddie Sotto.

AprĂšs avoir Ă©tĂ© remarquĂ© par Tony Baxter lors de son travail sur le “Laboratory of Scientific Wonders” pour un parc Six Flags de Baltimore, Sotto a trĂšs vite Ă©tĂ© engagĂ© en tant que Show Director pour Main Street USA Ă  Euro Disneyland, ainsi que pour contribuer au design du Euro Disneyland Railroad et Disneyland Hotel..

De Town Square au Walt’s, des fameuses Arcades jusqu’au magasin de photo, Sotto et son Ă©quipe d’orfĂšvres ont rempli notre Main Street de nombreux dĂ©tails.

crédit: Michael Taft 2013 mike@michaeltaft.com

À l’approche du 25Ăšme anniversaire de Disneyland Paris, nous avons discutĂ© avec lui de la vision, la crĂ©ation et bien sĂ»r les anecdotes du projet.

Dans la premiÚre partie de cet entretien, nous commençons avec Main Street USA !

Notre premiĂšre question concerne Main Street USA et un de ses premiers concepts, qui Ă©tait basĂ© sur Chicago dans les annĂ©es 20. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette idĂ©e et sur pourquoi elle ne s’est jamais matĂ©rialisĂ©e ? Regrettez-vous ne pas l’avoir rĂ©alisĂ©e?

Je ne regrette pas forcĂ©ment que cela n’ait pas Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© parce que je suis trĂšs fier de ce que nous avons accompli. Je pense que l’idĂ©e de construire une Main Street sur le thĂšme AnnĂ©es 20, pendant les “Roaring Twenties” aurait Ă©tĂ© basĂ© sur une pĂ©riode trĂšs prolifique, pleine de Jazz, des Etats-Unis, tandis qu’en Europe les gens portaient beaucoup d’attention Ă  cette musique, ce style et ce cĂŽtĂ© grande ville. Cela reprĂ©sentait un peu plus la vision que les EuropĂ©ens avaient de l’AmĂ©rique, par opposition Ă  une charmante petite ville. La France est pleine de charmantes petites villes, donc on a pensĂ© que le concept traditionnel de Main Street n’aurait pas Ă©tĂ© crĂ©Ă© une connexion avec le public.

On a pensĂ© Ă  un style AnnĂ©es 20 parce qu’il y avait un grand nombre de films hollywoodiens qui se passaient Ă  cette Ă©poque et les gens comprendraient, et peut ĂȘtre mĂȘme voudraient retourner dans le temps et la dĂ©couvrir. Quand on a commencĂ© le dĂ©veloppement, ça a vite coĂ»tĂ© cher : on avait un systĂšme de train en hauteur, une attraction avec un film a 360 DegrĂ©s sur Hollywood 
 des projets trĂšs ambitieux pour Main Street, trĂšs loin du concept original. À un moment donnĂ©, Michael Eisner a ressenti que cette idĂ©e de zone urbaine, moins innocente, ne serait pas convenable, il voulait quelque chose plus proche de l’idĂ©e originale du parc.

L’argent avait aussi sĂ»rement quelque chose Ă  y voir, il a vu le budget, qui Ă©tait trĂšs important avec les attractions. NĂ©anmoins, on a accompli plusieurs choses qui tiennent compte des spĂ©cificitĂ©s climatiques locales, et on a fait des changements sur Main Street, de façon Ă  ce qu’elle ne soit pas une copie conforme de Tokyo avec le toit, ou de la Floride – il fallait quelque chose d’hybride.

Et cela nous amenĂ© Ă  notre deuxiĂšme question : vous nous avec gĂątĂ©s avec ces magnifiques Arcades que tous les autres parcs nous envient. Qu’est-ce qui vous a poussĂ© Ă  crĂ©er ces arcades plutĂŽt qu’un Main Street couvert comme Ă  Tokyo, et comment sont venues les idĂ©es de thĂšme?

Tony Baxter, et il avait raison, et moi-mĂȘme avons pensĂ© que l’expĂ©rience dans Main Street Ă  Tokyo Ă©tait trĂšs dĂ©sagrĂ©able d’un point de vue acoustique. Et avec le toit, on ne peut pas avoir les vĂ©hicules. On perd l’effet cinĂ©tique, il n’y a pas de mouvement dans la rue, c’est juste un centre commercial couvert.

Si il y a une chose dont les EuropĂ©ens ont l’habitude, c’est de marcher dans la rue, alors on ne voulait pas faire quelque chose de moindre que ce que l’on peut vivre en Floride ou Californie. Marcher le long de Main Street est une expĂ©rience trĂšs particuliĂšre, avec les calĂšches tirĂ©es par les chevaux. On ne voulait pas perdre ça.

Alors comment garder cette expĂ©rience? Et Michael Eisner a vraiment mĂ©ditĂ© sur la question et a dit c’est vrai, on ne veut pas perdre cette expĂ©rience extraordinaire d’ĂȘtre sur Main Street avec le feu d’artifice, la parade Ă©lectrique et le ChĂąteau. On perd toutes ces choses quand on met un toit au-dessus. Mais tout de mĂȘme, on avait besoin d’un concept pour quelque chose de protĂ©gĂ© contre la mĂ©tĂ©o – et bien sĂ»r avec le thĂšme de Chicago dans les AnnĂ©es 20 on avait les rails surĂ©levĂ©s pour s’abriter – mais sans la possibilitĂ© de construire un toit, on a pensĂ© aux Arcades couvertes.

Il y avait un budget mis Ă  part liĂ© Ă  la mĂ©tĂ©o, pour permettre aux gens de passer d’un Land a l’autre, et c’est comme ça que les Arcades sont nĂ©es. Il n’y a pas beaucoup d’Arcades comme celles-ci aux EtatsUnis. La premiĂšre rĂ©fĂ©rence qui nous a Ă©tĂ© donnĂ©e en interne Ă©tait la Burlington Arcade Ă  Londres. Il y en a une copie Ă  Los Angeles dans laquelle Roy Disney avait investi, donc il y avait dĂ©jĂ  une connaissance de ces Arcades. J’ai fait quelques recherches, et j’ai rĂ©alisĂ© que les Arcades europĂ©ennes Ă©taient mieux : il y a en a quelques-unes de renommĂ©es Ă  Paris, mais comment les rendre plus amĂ©ricaines, leur donner une histoire et un thĂšme ? En allant vers les diffĂ©rents Lands, on veut presque les transformer en une histoire pour prĂ©parer les Guests au Land oĂč ils vont arriver. Du coup, la Liberty Arcade vous emmĂšne Ă  Frontierland et vous explique l’exercice des libertĂ©s, et Discovery Arcade vous emmĂšne a Discoveryland, avec tous les modĂšles d’inventions, la plupart dĂ©posĂ©s par des inventeurs Ă  la recherche de brevets.

Nous avions choisi de mettre des modĂšles d’exposition dans les Arcades parce qu’il nous semblait que les EuropĂ©ens avaient l’habitude d’emmener leurs enfants dans des musĂ©es le weekend, plutĂŽt qu’à une fĂȘte foraine, comme ils pouvaient percevoir Disneyland. On voulait que Main Street donne une impression de profondeur et de qualitĂ© intellectuelle dans tout ce qu’on faisait, et qu’en regardant quelque chose, cette chose vous rĂ©compense, vous apprenez quelque chose. Avec les Arcades, j’ai essayĂ© de faire un musĂ©e de la culture AmĂ©ricaine, pas seulement la culture populaire mais aussi historique. Les Arcades jouent un rĂŽle dans l’histoire de Main Street, et vu qu’il n’y a pas de Penny Arcade comme dans d’autres parcs, nous avons crĂ©Ă© ces Arcades pour donner l’occasion d’apprendre quelque chose, d’entrer un peu plus en profondeur.

Etait-il difficile d’intĂ©grer la logistique des magasins – avec des zones de stock qui n’étaient pas situĂ©es directement derriĂšre ? Cela a-il Ă©tĂ© difficile Ă  expliquer Ă  l’équipe des opĂ©rations?

C’est un dĂ©fi qui a surtout coĂ»tĂ© cher : il y a un ascenseur au milieu de chaque Arcade, qui permet de faire passer la nourriture ou les produits par-dessus l’Arcade, et un deuxiĂšme ascenseur pour redescendre qui mĂšne vers les piĂšces cachĂ©es des magasins. Les Cast Members peuvent donc amener la nourriture et les produits sans traverser les zones publiques, en utilisant ces ascenseurs, construits dans un pont. Ça faisait partie de l’accord – comment desservir ces zones au niveau nourriture et dĂ©chets ? Il y a les dĂ©chets du Walt’s Restaurant par exemple: comment allons-nous les sortir de lĂ  ? Ces ascenseurs sont la solution.

Les Arcades ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es en plusieurs modules : si vous regardez le design complet, il y a le mĂȘme design rĂ©pĂ©tĂ© plusieurs fois tout au long des Arcades. C’est Ă©conomique et donne aussi une impression d’élĂ©gance. Du point de vue de la construction ça rend les choses raisonnables. De cette façon, chaque magasin peut ĂȘtre conçu avec une vitrine et entrĂ©e sur Main Street et une sur les Arcades.

Quand Frank Wells, alors PrĂ©sident de Disney, est venu visiter le chantier, les Arcades n’étaient qu’au dĂ©but de leur construction et il n’y avait pas beaucoup de lumiĂšre Ă  l’intĂ©rieur. Il Ă©tait inquiet, parce qu’il n’était pas trĂšs bon pour visualiser les choses, il pensait que les Arcades allaient ĂȘtre trop sombres et pas assez attrayantes et a dit qu’il voulait quelque chose d’aussi bien que Main Street. Ça m’a donnĂ© carte blanche pour rajouter les vitraux, les lampes Ă  gaz et toutes ces choses qui rendent les Arcades plus chaudes et attrayantes. Tout cela grĂące au PrĂ©sident de la sociĂ©tĂ© qui m’a donnĂ© comme mission de donner aux Arcades une expĂ©rience de qualitĂ©, et pas seulement une expĂ©rience secondaire Ă  Main Street.

À un moment, Michael Eisner et moi-mĂȘme Ă©tions Ă  une soirĂ©e, bien aprĂšs l’ouverture du parc, et il m’a prĂ©sentĂ© Ă  un producteur de cinĂ©ma en sous entendant que j’avais trop dĂ©pensĂ© dans les Arcades. Je lui ai rĂ©pondu: attends un peu, ton partenaire Frank Wells m’a dit de faire ça ! Il m’a dit de les rendre aussi bien que Main Street, ce n’était pas juste moi qui voulait dĂ©penser plus ! Il a trouvĂ© ça drĂŽle, il n’avait pas rĂ©alisĂ©.
 
Les Arcades jouent aussi un rĂŽle au niveau du Guest Flow. Au Magic Kingdom, ils ont rĂ©cemment ouvert des passages de chaque cote de Main Street, mais ils n’ont rien Ă  voir avec nos Arcades..

 La situation est diffĂ©rente. A Paris, les Arcades sont considĂ©rĂ©es comme une attraction en soit, pas comme une solution pour le Guest Flow. Si on regarde les choses en disant: je veux faire quelque chose qui a un sens, de mĂ©morable, vous approcherez les choses diffĂ©remment. Pour moi, les Arcades sont un espace Ă  part entiĂšre. Si vous allez Ă  Paris et regardez la Galerie Vivienne, et les autres galeries dans toute leur variĂ©tĂ©, mĂȘme Ă  Vienne: l’Arcade elle-mĂȘme est l’attraction, vous allez lĂ -bas juste pour marcher dans les Arcades, et la lumiĂšre naturelle Ă  l’intĂ©rieur est aussi importante.

La lumiĂšre dans les Arcades a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour changer du jour a la nuit, parce que les lucarnes dans les Arcades n’ont pas de lumiĂšre naturelle, elles sont rĂ©troĂ©clairĂ©es. A la fin de la construction, nous sommes allĂ©s chercher des feuilles d’arbres, et les avons jetĂ©es par-dessus les vitres du plafond, pour qu’elle aient l’air d’avoir Ă©tĂ© recouvertes de feuilles d’arbres. Je suis sĂ»r qu’elles n’y sont plus, mais Ă  l’époque nous Ă©tions trĂšs passionnĂ©s par cette idĂ©e.

A Shanghai, ils ont eu une approche totalement diffĂ©rente de Main Street avec Mickey Avenue, qui n’est pas vraiment une rue. Y ĂȘtes-vous allĂ©, et que pensez-vous de leur approche?

C’est bien diffĂ©rent, et je n’y suis pas encore allĂ©, j’ai entendu des gens dire que ça leur plaisait. Vous savez, chaque culture accepte ou rejette des designs de façon diffĂ©rente. C’est possible que ce soit trĂšs adaptĂ© Ă  la culture de lĂ -bas.

Vous nous avez parlĂ© il y a un instant d’une attraction du type film a 360 degrĂ©s dans le design Chicago AnnĂ©es 20 de Main Street, Pensez-vous que ce genre d’attraction ait sa place sur Main Street et aurait du ĂȘtre inclus dans le projet final?

 
Cette attraction a Ă©tĂ© conçue avant que quelqu’un ne suggĂšre la construction d’un parc du type Disney MGM Studios Ă  cote du premier parc. On avait proposĂ© quelque chose en relation avec Hollywood, le cinĂ©ma muet, et la crĂ©ation du cinĂ©ma. On voulait prendre l’idĂ©e du Main Street CinĂ©ma, qui Ă©tait trĂšs petit, et le rendre plus grand et thĂ©Ăątral. C’est pour ça qu’on voulait utiliser ces Ă©crans pour rendre hommage Ă  Hollywood. Tout a coup quelqu’un a parlĂ© d’un parc du type Studios, et ça a limitĂ© le besoin d’une telle attraction, car elle aurait Ă©tĂ© trĂšs similaire.

A l’angle de Main Street, vous avez crĂ©Ă© Town Square Photography. Il y a quelques annĂ©es, Flora ’s Boutique a remplacĂ© ce magasin. Pouvez-vous nous parler du design et raconteur les histoires de la conception de Town Square Photography?

 
Tout a commencĂ© au dĂ©but de ma carriĂšre quand je travaillais a Knotts Berry Farms, un petit parc en Californie du Sud, ouvert par quelqu’un qui a recrĂ©Ă© une vielle ville de l’ouest avec des vrais objets d’époque. On pouvait regarder par les fenĂȘtres et voir exactement comment quelqu’un vivait. Je travaillais en tant que designer a Knotts Berry Farm, et une des zones les plus intĂ©ressante Ă©tait l’intĂ©rieur des maisons, regarder Ă  travers ces fenĂȘtres, dans le Saloon, la banque, ou l’on pouvait voir des vraies antiquitĂ©s. J’aurais pu regarder pendant des heures: on voyait vraiment ce que quelqu’un faisait dans cette piĂšce.

Sur Main Street Ă  Paris, je voulais que les gens ressentent que quelqu’un y vit vraiment, qu’il y ait des vrais personnages. C’est pourquoi les fenĂȘtres Ă  l’étage ont des effets sonores. Qui vit Ă  l’étage sur Main Street? Ce n’est pas mort! Dans les vraies villes, on peut entendre des choses, alors pourquoi ne pas rendre Main Street vivante ?

Le magasin de photo m’a paru une bonne occasion de raconter une histoire Ă  propos d’une rĂ©volution en cours. Tout comme nous avons une rĂ©volution photographique aujourd’hui avec les smartphones oĂč l’on a un appareil photo Ă  tout moment avec soi. En 1880 et 1890, George Eastman a crĂ©Ă© le rouleau de pellicule, et Ă  partir de ce moment quiconque pouvait devenir photographe. Avant, il fallait aller dans un studio de photo et quelqu’un prenait votre photo. Ce que Kodak a fait, c’est rendre la photographie accessible Ă  tous et portable, comme un tĂ©lĂ©phone mobile. Le propriĂ©taire de ce magasin de photo Ă©tait comme Steve Jobs sur Main Street, et il Ă©tait trĂšs fier de son studio photo.

Si vous regardez la façon dont l’espace Ă©tait configurĂ©, c’était un magasin d’une seule piĂšce, qui avait Ă©tĂ© agrandi parce qu’il a commencĂ© Ă  dĂ©velopper les pellicules sur place. Pour moi, c’était une façon incroyable de raconter une histoire et de crĂ©er un espace personnel oĂč les Guests pouvaient vraiment regarder dans son bureau. J’avais beaucoup de gens pour m’aider – des noms que vous n’entendrez jamais – pour acheter des objets, les installer, aprĂšs je les approuvais, et pour le bureau je voulais jouer le rĂŽle de l’homme qui l’occupait.

Pour arranger tous les objets, Ă  la fin, j’ai passĂ© la moitiĂ© de la nuit dedans, en imaginant que j’étais cet homme, qui travaillait sur place, j’ai mĂ©langĂ© les papiers, me suis servi du cafĂ©, et Ă  la fin quand j’ai fini de travailler j’ai dit « ça y est: quelqu’un y a vĂ©cu officiellement », et j’ai fermĂ© Ă  clef. C’est comme ĂȘtre un acteur de mĂ©thode: vous devenez votre rĂŽle. Je voulais devenir le design et le jouer, laisser derriĂšre une trace, comme si quelqu’un y avait vraiment vĂ©cu.

Aujourd’hui, Town Square Photography a Ă©tĂ© remplace par un magasin avec une thĂ©matique bien moindre. Pensez-vous que de nos jours, le design des parcs est plus neutre, ou que les rĂšgles sont dictĂ©es plus par les Ă©quipes d’Operations et merchandising que les raconteurs d’histoires?

Je ne suis plus employĂ© depuis une vingtaine d’annĂ©es, mais je sais qu’ils ont crĂ©Ă© un manuel qui dicte oĂč les accessoires peuvent se trouver et oĂč ils ne peuvent pas. Il y a maintenant des standards selon lesquels les magasins doivent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s. Peu importe si les Imagineers essaient de faire autrement, c’est souvent comme regarder le mĂȘme films Hollywoodien mais avec des acteurs diffĂ©rents. On voit bien la formule, on la ressent dans le design du magasin. Peut-ĂȘtre que d’autres ne voient pas cela et adorent le magasin, mais je pense que ça limite la possibilitĂ© de rendre les espaces uniques.

Il y a un Ă©quilibre: vous ne pouvez pas mettre des accessoires partout si le magasin ne rencontre pas de succĂšs commercial. Il faut collaborer avec les Ă©quipes du merchandising. Par contre, je trouve que parfois l’équilibre n’est pas respectĂ©. Les Ă©quipes merchandising adorent voir des choses intĂ©ressantes dans les magasins, c’est cela qui fait rentrer les gens, mais parfois c’est trop axĂ© sur la ‘formule’ avec peut ĂȘtre trop de personnages, ou des accessoires qui doivent ĂȘtre Ă  huit pieds du sol pour faire la place Ă  des grands murs pleins de marchandise Ă©clairĂ©e de mille feux. Il semble qu’il n’y ait plus de place pour la diversitĂ©. Dans la vraie vie, parce que des gens diffĂ©rents dĂ©tiennent les magasins, vous avez de la diversitĂ©, sinon on appelle ça des chaines de magasins! Il faut vraiment se demander: est-ce que je veux aller me promener dans un village avec des magasins dĂ©tenus individuellement et intĂ©ressant ou est-ce que je veux aller dans un centre commercial et voir des magasins qui ont tous la mĂȘme formule et le mĂȘme design?

Il faut se souvenir que Kodak est plus ou moins une sociĂ©tĂ© en liquidation. Alors bien sĂ»r, il n’y a plus besoin d’un magasin de photo de nos jours parce que les gens n’ont plus besoins de pellicules et d’appareils photos. Mais Main Street est basĂ©e sur un style de vie qui est obsolĂšte. Alors pour moi, garder des choses qui sont sur le point d’ĂȘtre obsolĂšte, cela fait partie de l’histoire de Main Street, alors peut-ĂȘtre qu’il y avait toujours une place pour l’histoire d’un magasin de photo..

Rendez-vous trĂšs bientĂŽt pour la deuxiĂšme partie de notre entretien avec Eddie Sotto, ou nous discutons de l’évolution des thĂšmes et du design des attractions, de ce que vous ne savez pas sur le Disneyland Hotel, et du 25Ăšme Anniversaire!

Kinai
Disney et moi, c’est une longue histoire d’amour. Je suis tombĂ© dedans petit, et je n’en suis jamais ressorti. Du cinĂ©ma aux parcs d’attractions, en passant par l’histoire de Walt Disney Company, jusqu’aux BD, tout me passionne.