Les trains du bonheur – Chapitre 2

Après avoir évoqué l’héritage du Disneyland Railroad, examinons de plus près les quatre trains qui le parcourent.

D’un continent à l’autre.

Depuis la construction de Disneyland Resort en 1955, les trains à vapeur sont devenus une icône des Parcs Disney à travers le monde. D’un côté, ils participent à cette nostalgie si chère à Walt que l’on retrouve dans Main Street, U.S.A, leur point de départ, et de l’autre, ils offrent une vue d’ensemble du Parc en en faisant le tour, délimitant par là même les frontières du rêve.

Il était donc naturel que Disneyland Paris ait son Disneyland Railroad.

Pour le concevoir, l’Imagineer Eddie Sotto est parti sur les traces de Walt Disney en se rendant au musée Henry Ford de Dearborn qu’il avait lui-même visité durant son séjour de 1948 à Chicago, ainsi qu’au California State Railroad Museum de Sacramento et au Travel Town Museum de Los Angeles. Les quatre trains de Disneyland Paris ont été conçus à partir du modèle original de Disneyland, le C.K. Holliday, revisité à travers les multiples références et informations collectées par l’Imagineer au cours de ces visites, et adapté aux besoins et à l’histoire spécifique du Parc européen.

Chaque train se compose d’une locomotive de type 4-4-0 (« American »), d’un « tender », un wagon spécial renfermant l’eau et le carburant nécessaires au fonctionnement de la machine, et de cinq voitures pouvant accueillir une cinquantaine de personnes chacune. À l’intérieur, l’Imagineer Tony Baxter eut l’idée de disposer les bancs en U, orientés vers le côté du wagon et non les uns derrière les autres comme c’est le cas dans les autres Parcs Disney, afin de permettre aux voyageurs de mieux apprécier la vue, que ce soit les différents Lands de Disneyland Paris ou le diorama du Grand Canyon, sur lequel nous reviendrons.

À chaque train sa personnalité

Comme il est de tradition dans les différentes versions du Disneyland Railroad, chaque train possède sa propre identité, reconnaissable à travers des designs spécifiques et des éléments de décoration en référence à l’histoire de l’Amérique.

Le premier train dessiné par Eddie Sotto (même s’il porte le numéro 3) est le G. Washington, qui rend hommage au premier président des États-Unis.

En tant que train « présidentiel », il affiche une décoration très soignée, que ce soit son aigle sculpté, ses motifs en forme d’étoiles sur les essieux des roues et ses élégants vitraux.

La locomotive n°2, la C.K. Holliday, reprend le nom de la première machine à vapeur de Disneyland. C’est aussi celui du colonel Cyrus Kurtz Holliday (1826-1900), fondateur de la ligne de chemin de fer Santa Fe Railroad, que Walt connaissait bien. Sa décoration, et notamment ses couleurs claires, ses vitraux et ses lampes en cuivre renvoient au style victorien de Main Street, U.S.A.

La locomotive n°1 est inspirée de la Lilly Belle, la toute première machine construite par Walt Disney pour son domicile de Holmby Hills, ainsi baptisée en hommage à son épouse Lillian, et qui devint à son tour le modèle du train prototype de Disneyland Resort. La version de Disneyland Paris est baptisée W.F. Cody, en hommage au célèbre Buffalo Bill dont c’était le véritable nom (William Frederick Cody), et que l’on retrouve tout naturellement dans l’attraction Legends of the Wild West de Frontierland.

Dernière machine en date, la n°4 doit son surnom d’ « Eureka » (« j’ai trouvé » en grec) tant au célèbre cri de ralliement des « forty-niners » au moment de la ruée vers l’or qu’à celui prêté au savant grec Archimède lorsqu’il découvrit le principe de la poussée qui porte désormais son nom.  Cette appellation relie donc de manière étonnante Frontierland à Discoveryland. Mais il faut savoir qu’à l’ouverture d’Euro Disneyland en 1992, trois trains seulement étaient en fonctionnement, le G. Washington, le C.K. Holliday et le W.F. Cody. De plus, le Parc ne comptait que trois gares, Main Street Station, Frontierland Depot et Fantasyland Station. Devant le succès du Parc en général et du Disneyland Railroad en particulier, une quatrième gare fut mise en service l’année suivante, à Discoveryland, ainsi qu’un quatrième train dont le thème reflète fort justement l’esprit de découverte commun aux pionniers américains et aux visionnaires.

Tout est maintenant prêt pour le départ ! En voiture, s’il-vous-plaît !

Kinai
Disney et moi, c’est une longue histoire d’amour. Je suis tombé dedans petit, et je n’en suis jamais ressorti. Du cinéma aux parcs d’attractions, en passant par l’histoire de Walt Disney Company, jusqu’aux BD, tout me passionne.