Pinocchio : le live action est-il une redite du film d’animation ?

Mercredi 7 septembre 2022, nous avons eu la chance d’assister en avant-première à la projection en salle du film Pinocchio, réalisé par Robert Zemeckis. L’occasion pour nous de redécouvrir ce chef-d’œuvre sur grand écran ! En sortant de la salle, nous étions tout à la fois perplexes et séduits par l’univers féérique. Quelques jours après sa sortie sur Disney +, il est temps pour nous de vous dire ce que nous en avons pensé.

Attention ! Si vous n’avez pas encore vu le film, cette critique contient quelques spoilers !

Fiche technique

  • Réalisation : Robert Zemeckis
  • Musique : Alan Silvestri
  • Pays de production : États-Unis 
  • Date de sortie : 8 septembre 2022 sur Disney +
  • Durée : 105 minutes

L’intrigue 

L’intrigue suit assez fidèlement la chronologie du film d’animation, si bien que l’on retrouve les mêmes étapes dans l’ordre. Elle ne s’écarte que très légèrement du dessin animé. Analysons ces quelques différences.

  • Tout d’abord, la Fée bleue n’apparaît qu’une seule fois pour donner la vie au pantin. Elle se tiendra écartée du reste des événements, sans doute pour donner à Pinocchio l’opportunité de résoudre lui-même ses erreurs. C’est une lecture intéressante et on comprend le choix du réalisateur qui a souhaité donner plus d’épaisseur à son personnage principal. 
  • Ensuite, Pinocchio parvient jusqu’à l’école mais se fait expulser par le maître car il n’est pas un « vrai petit garçon ». On peut interpréter ce choix par le fait que le cœur de Pinocchio est naturellement bon mais que la société, empreinte de tentations, essaiera de le corrompre.
  • Pinocchio sort lui-même de la cage de Strombini, avec l’aide de Jiminy qui le fait mentir afin d’accéder à la clé. Le message est donc ici quelque peu étrange, voire cynique. Mentir peut permettre de nous sortir de situations délicates.
  • C’est Gepetto qui prend la place de Pinocchio mort sur le rivage. À Pinocchio de lui réinsuffler la vie avec une de ses larmes. Ce passage (qui s’approche très fortement de la fin de Raiponce) est l’une des scènes les moins réussies du film. On ne comprend pas cette inversion, si ce n’est pour accentuer plus avant la générosité du personnage.
  • Pinocchio ne se métamorphose pas en petit garçon à la fin du film. Le film fait comprendre que le plus important est ce qui se passe dans le cœur et non dans l’apparence. C’est beau. Mais frustrant, il faut le dire !

Certains points sont certes intéressants mais le film aurait gagné en profondeur si, au lieu de suivre le dessin animé point par point, il s’était réellement détaché et avait incorporé des éléments du roman par exemple. Le seul clin d’œil au livre est l’analyse du nom de Pinocchio (de pino : le pin, et occhio : les yeux) totalement absente du film d’animation. 

Intrigue : 3/5 

L’atmosphère 

La réalisation de Robert Zemeckis offre de très jolis plans et permet une immersion réussie dans l’univers féérique du conte. Si l’on devait résumer, il y aurait trois atmosphères à retenir. 

La scène d’exposition nous présente l’atelier de Gepetto comme une maisonnette empreinte de magie. La lumière chaude contrastant avec un extérieur sombre, les diverses horloges sur les murs, les jouets et boîtes à musique concourent à faire de ce lieu un foyer rassurant. De nombreux clins d’œil à l’univers Disney sont réalisés par le biais des horloges à coucou, ce qui en fait un des ressorts comiques du film.    

La deuxième atmosphère est celle du village italien. Quand Pinocchio le traverse pour aller à l’école, nous avons tout loisir d’admirer les décors avec maisonnettes en pierre, fontaines, arches et plantes grimpantes. Si l’on peut distinguer deux ou trois personnages figurants, il est très dommage de ne pas avoir approfondi cette vie de village. En effet, ce dernier apparaît bien plus comme un village fantôme (ou alors un village du Sud-Est pendant la sieste) que comme un espace de rencontres. 

Enfin, la troisième atmosphère mémorable est bien entendu celle de l’Île aux plaisirs. Cette fête foraine gigantesque où tout apparaît démesuré et inquiétant est très réussie. 

Réalisation : 4/5

Les personnages

Le film reprend bien évidemment les personnages principaux du dessin animé tels que :

  • Pinocchio : bien plus dégourdi et attachant que dans la version animée. En revanche, les effets spéciaux ne lui rendent pas justice, les effets de matière sont pauvres et son regard peu expressif. 
  • Jiminy Cricket : l’un des personnages les moins bien traités, tant par l’écriture que par les effets spéciaux. Son rôle de conscience est réduit à peau de chagrin, si bien qu’il passe la moitié du film à sortir d’un bocal à anchois et l’autre moitié à courir après Pinocchio
  • Gepetto : incarné par Tom Hanks, est authentique et touchant. Cependant, le film ne traite qu’en surface le background du personnage.
  • Cléo et Figaro : La réalisation a choisi de traiter les deux animaux en images de synthèse. Figaro est plutôt réussi. En revanche, Cléo est bien moins jolie que dans le dessin animé. 
  • Gédéon et Grand Coquin : les deux compères sont très fidèles au dessin animé et sont l’un des ressorts comiques du film.  
  • Stromboli et le Cocher : ils sont censés être les deux grands méchants de l’histoire. Mais il faut bien admettre qu’ils sont moins impressionnants que dans le dessin animé.

Le film introduit également deux nouveaux personnages, Sofia, une mouette et Sabrina, une danseuse et sa ballerine de bois. Cependant, elles n’auront aucun impact sur la narration du film. 

Personnages : 3/5

Les chansons et musiques 

Les chansons du film d’animation apparaissent presque telles qu’elles dans le film. Bien chantées, certaines paroles comme La vie d’artiste, ont une résonnance toute particulière pour les enfants d’aujourd’hui, à l’ère des youtubeurs et influenceurs. 

De nouvelles sont présentes pour Gepetto et Sabrina, entre autres. Censées véhiculer de fortes émotions, elles n’ont pas eu le retentissement espéré. 

Quant à la BO du film par Alan Silvestri, elle passe inaperçu et ne laisse malheureusement pas un souvenir impérissable dans les oreilles du spectateur…   

Chansons et musiques : 2/5

En bref,

Pour conclure, Pinocchio de Zemeckis est une retranscription fidèle du film d’animation. Certains points auraient mérité d’être approfondis afin de lui conférer davantage de cachet et d’originalité. Malheureusement, les bonnes idées, offrant une lecture et interprétation différentes, ne font qu’effleurer la surface avant de sombrer dans les oubliettes… Certes, on passe un bon moment mais il n’apporte rien de plus au classique d’animation. 

Note globale : 12/20 

On aimeOn aime moins
La magie inhérente aux différentes atmosphères Les nouveaux personnages qui n’apportent rien à l’intrigue 
Le personnage de Pinocchio, plus dégourdi Les effets spéciaux cheap, notamment sur Pinocchio et Jiminy Cricket 
Les nouvelles chansons 

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Marie
Passionnée par l’écriture et l’univers des contes au point d’en faire mon sujet de mémoire, la magie de Disney a effleuré mon berceau pour ne plus jamais me quitter. De la féerie des princesses à la plus rocambolesque des aventures, c’est de cette pincée de rêverie que s’est imprégnée ma plume. Aujourd’hui, entourée d’une équipe de Disneyens chevronnés, je suis heureuse et honorée de prolonger la magie au quotidien.